Je me suis inscrite à la course du Viaduc de Millau sur un coup de tête, comme d’habitude. 23.7km, 450m de dénivelé, et en récompense à mi-parcours l’aller retour sur le viaduc qui offre un panorama époustouflant sur la vallée du Tarn.
- Date : 22 mai 2022
- Distance : 23.7km
- Dénivelé : 450m
Prépa
Pas de préparation sérieuse pour cette course avec seulement 2 sorties par semaine les semaines qui la précèdent. J’intègre quand même des sorties longues le dimanche, un peu énervées, avec du dénivelé et du tempo, avec ma copine Aurore! Cela me met en confiance.
J-2
Nous posons le van au camping de Saint Martin, après un bon petit resto aveyronnais sur le plateau du Larzac sur notre route. Première nuit dans le van vraiment bonne. Quand je me lève faire pipi la nuit (15 fois!), à chaque fois je vois les lumières rouges sur le viaduc. La pression monte.
J-1
Après quelques étirements, Cyril m’accompagne sur la mise en train : 30 min de footing et quelques accélérations, moi j’appelle cela la mise en bouche :P
Ensuite on file dans le centre de Millau en bus pour déjeuner puis récupérer les dossards sur le lieu d’arrivée de la course : un joli parc dans Millau. Les organisateurs nous informent qu’il y a un peu moins d’inscrits que les autres années. Je suis un peu déçue de ne pas trouver de Roquefort dans le sac de goodies avec le dossard de course, mais à part cela l’organisation est très bien. Puis retour au camping avec Cyril: nous sommes surpris qu’il n’y ait pas plus de monde au camping. C’est plutôt calme, et le camping est charmant, en pleine nature dans un cirque bien arboré et paré de falaises. On adore l’ambiance ! Après un super massage de Cyril, mes parents nous rejoignent pour l’apéro: ils sont venus exprès de Toulouse pour m’encourager sur ma course <3. Repas tôt, pasta party évidemment, puis au lit tôt après un bain dans le ruisseau du camping!
Jour de course
Après une nuit d’une traite, réveillée à 5h45. Je suis dans un état positif : en confiance sur mon super état de forme, très hypée par ce splendide viaduc qui nous fait de l’œil jour et nuit depuis le camping. Je sens que cette course est faite pour moi. Pour le petit dej, “gatosport” acheté chez Jeremy et Thierry de Running Conseil. Ça passe comme une lettre à la poste. A 8h mes parents passent me prendre pour me déposer sur le départ.
Là je retrouve les copains du club de Six Fours: Abdou et Johan. Quel plaisir de partager ces instants d’excitation sur la ligne de départ. L’équipe d’animation de la course diffuse un morceau de Vangelis: je n’en reviens pas car j’avais dis quelque jour avant que c’était le morceau qu’il me fallait écouter avant le départ pour me donner la patate! Encore une fois orga parfaite au niveau des sas de départ, ça ne se bouscule pas et on part sereinement sur les premiers kilomètres très roulants. Là mon pressentiment se confirme : les jambes sont bien là. Je ne regarde pas ma montre car je veux aller à la sensation, mais je déroule avec aisance et je sens que j’ai une bonne allure. De toute manière Cyril m’a dit ‘sur les 5 premiers kilos roulants, tu tartines’. Ben voilà je tartine. Au 3e kilo, j’aperçois mon papa, puis ma maman, et un peu plus loin Cyril! Il fait quelques centaines de mètres avec moi, je suis hyper contente!
Puis arrive bientôt le début de la montée: ce sont des lacets bien escarpés, c’est dur mais je suis encore fraiche. Je serre les dents, je ralentis un peu mais essaye de garder une bonne cadence de foulée. Finalement cette première montée ne passe pas trop mal, elle débouche sur le ravito du 8e kilomètre. Impossible de boire pour le moment, je me contente de me verser de l’eau sur la tête car le soleil commence à bien taper sur le bitume..
Après un léger replat qui fait plaisir, on entame la traversée du viaduc dans le sens montant à partir du 10e kilo. J’ai du mal à profiter du paysage car ce faux plat montant commence à m’attaquer les muscles des jambes. On croise les élites qui parcourent le viaduc dans l’autre sens, super ambiance! Puis, après 2.5km pour rallier l’extrémité haute du viaduc, le demi-tour est salvateur. Sur le retour, je vole, supers sensations, je sens que les “muscles de la descente” sont encore frais. Je profite cette fois pleinement de la vue, époustouflante, je suis remplie de pensées positives. Il y a de l’air. Le moment est magique.
Puis nous quittons le viaduc: à partir de là vont alterner de bonnes descentes et quelques “coups de cul” en montée. Bizarrement, les montées ne me font pas le plus mal; ce sont plutôt les portions de descente un peu raides qui me remuent les organes. Je n’ai pas l’habitude et cela me donne des crampes à l’estomac. Je suis obligée de m’arrêter à deux reprises, heureusement les autres coureurs m’encouragent en me voyant peiner. Je repense à Eva “Mental mental mental”, cela me donne l’énergie positive pour serrer les dents et relancer dés que les crampes cessent. Sur les 4 derniers kilos nous passons dans les habitations: les locaux nous encouragent, ils sont à fond, ils ont sorti les tuyaux d’arrosage pour nous rafraichir. Cela fait du bien car je commence à sérieusement souffrir de la chaleur.
Sur le dernier kilo j’aperçois Cyril, beaucoup d’émotion, c’est la dernière ligne droite. Pourtant je sens tout mon corps qui me lâche, les mollets ne tiennent plus, mes crampes reviennent.. C’est dur mais Cyril m’encourage, il me connaît bien et trouve les bons mots. Je sprint sur le dernier 200m pour rattraper une fille, je suis forte à ça. Mais elle ne se laisse pas faire, on se check de bonne guerre sur la ligne d’arrivée.
Là mon corps me lâche complètement, j’ai vraiment tout donné, je me sens étourdie. Cyril me rejoint, il m’accompagne au ravito et j’arrive enfin à boire un peu, je commence à récupérer.
Embrassades émues avec mes parents, puis direction un super resto Aveyronnais, avant de reprendre la route vers Six-Fours. Cette course a été à la hauteur de mes attentes, qui étaient assez élevées. Maintenant repos. Et pour la suite… On verra!
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